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Ce n’est une révélation pour personne : le management de la data est un enjeu majeur pour l’entreprise, quelle que soit sa taille. Identifier les données clés en lien avec la stratégie, mettre en place le socle technologique adéquat, accepter de bouleverser les systèmes d’information existants sans mettre en péril l’activité, ajuster la gouvernance vers plus de transversalité, sont les piliers d’une stratégie data. Quant à la réussite de sa mise en œuvre, elle va essentiellement dépendre de la rapidité et de la solidité d’adoption de la culture data par l’ensemble des collaborateurs. Oui, mais comment ?

1. Développer une pédagogie autour de la data

La data n’est pas un gros mot, pourtant le terme fait peur à beaucoup de gens car ils ne savent pas très bien ce qui se cache derrière. Mieux vaudrait parler de connaissance ou d’information, et se défaire de tout le jargon qui tourne autour des plateformes et des abréviations en « tech » (adtech, martech…). Commencer d’abord service par service, en se focalisant sur les informations qui leur sont directement utiles, puis en élargissant à celles qu’ils aimeraient obtenir pour gagner du temps, mieux répondre aux clients, éviter les erreurs. Appuyer sur les bénéfices individuels, quotidiens, à mieux gérer les données. Dans un deuxième temps seulement, insister sur l’intérêt général, et faire comprendre à chacun le rôle qu’il joue dans l’atteinte d’un objectif commun : amélioration de l’expérience client, diminution des coûts logistiques, augmentation du chiffre d’affaires. Rien de nouveau sous le soleil, il s’agit là de conduite du changement…

2. Associer les RH et l’ensemble des managers pour ancrer l’adoption

Dans ce contexte, les RH doivent jouer pleinement leur rôle d’abord sur le volet des formations : aux outils et aux process pour l’ensemble des collaborateurs, à la conduite du changement pour les managers. Les actions de formation doivent être planifiées de manière régulière pour ancrer et faire progresser chacun. Les one-shot sont insuffisants en la matière. Les RH doivent aussi encourager une organisation qui favorise le partage d’expérience, en incitant les responsables de services à nommer des key users (des utilisateurs experts) disponibles pour accompagner leurs collègues dans l’usage quotidien des outils et des datas disponibles.

Un deuxième volet concerne le recrutement, avec l’intégration dans les équipes de profils opérationnels, familiers des datas, que ce soit dans leur maîtrise des outils, ou dans leurs méthodes de travail. Par exemple, privilégier un commercial utilisant un CRM, habitué à enregistrer les informations clients après chaque rendez-vous. A chaque nouvel arrivant, prévoir un programme d’accueil présentant l’écosystème d’informations de l’entreprise indiquant au nouvel entrant où il se situe personnellement dans la chaîne d’information.

Enfin, le dernier volet concerne la politique de rémunération, avec une part de variable basée sur l’atteinte d’objectifs communs à toute l’entreprise ou à un service. Il peut s’agir de la complétude de certaines données, du taux d’utilisation d’un outil et de ses fonctionnalités.

En parallèle, les managers devront montrer l’exemple en utilisant les fonctionnalités de reporting intégrées dans leurs outils métiers, en stimulant leurs équipes et en identifiant les personnes en difficulté. Non pour les rappeler à l’ordre, mais pour comprendre leurs freins.

3. Privilégier les approches agiles pour accélérer le développement de la culture data

La sensibilisation aux enjeux data est aussi très liée à la manière de travailler. Rien de plus efficace que l’approche agile qui s’appuie sur la définition de cas d’usage. Elle oblige à :

  • faire l’inventaire des datas utiles à l’atteinte des objectifs business
  • renforcer la collaboration de tous les départements impliqués, en mixant les métiers et l’IT
  • partager une responsabilité commune, souvent en lien avec l’utilisation de nouvelles technologies

Au départ, il ne faut pas voir trop grand, et démarrer avec des projets pilotes dont l’impact sera palpable pour un maximum de collaborateurs. Les équipes projet doivent disposer de suffisamment de moyens pour prendre les décisions en lien avec la migration et l’architecture des données, tester et ajuster les options, suivre la performance du projet lui-même.

Pour réussir pleinement l’adoption de la data dans les entreprises, de nombreux écueils sont à éviter. A ce sujet, je vous invite à lire l’article de Thierry Robert, directeur de programme de transformation, sur les bonnes questions à se poser en matière de data management. Car il y a aujourd’hui urgence : à revoir les modèles économiques, à innover, à approfondir la connaissances client, pour s’adapter au monde de demain.